Dans le milieu tropical forestier, les arbres ont gagné la compétition vers la lumière. Ils forment un sous-bois très sombre où la lumière est une ressource rare.
Une stratégie pour arriver à la lumière sans avoir à bâtir un tronc, qui coûterait cher en énergie, est simplement de pousser directement sur les arbres.
C’est le cas des épiphytes, au sens propre : celles qui poussent sur les autres. Ces plantes épiphytes, elles ont gagné aussi la compétition vers la lumière d’une certaine façon parce qu’elles parasitent le tronc des arbres.
Alors, elles ne sont pas parasites au sens où elles n’ont pas de lien physiologique avec l’arbre. Mais, en revanche, elles parasitent son tronc car elles utilisent tout l’investissement de l’arbre pour aller vers la lumière.
Le problème de l’épiphyte, c’est l’eau. Car, effectivement, même s’il pleut de temps à autre, il peut y avoir une saison sèche ou une période sèche dans la journée où ces plantes n’auront pas d’eau car, perchées sur les arbres, leurs racines ne vont pas dans le sol.
Comment font-elles pour avoir de l’eau dans les moments de la journée, ou de l’année, où il ne pleut pas ?
C’est ce que nous allons découvrir grâce aux Serres du Muséum. La première stratégie consiste à retenir l’eau de pluie quand elle passe.
Et, en particulier, de la retenir dans une rosette, c’est-à-dire des feuilles assemblées ensemble et qui, par leur base, peuvent retenir de l’eau.
C’est ce que font les plantes de la famille des Broméliacées, c’est la famille de l’ananas. Et sur l’ananas, on voit très bien d’ailleurs une rosette de ce type qui retient un peu l’eau. Essayez, vous verrez.
Évidemment, l’eau est beaucoup mieux retenue si elle est stockée à l’intérieur de la plante. Et c’est ce qui se produit chez pas mal de plantes épiphytes, en particulier des Orchidées, comme les <i>Oncidiumi> ou les <i>Bulbophyllumi>. <i>Bulbophyllumi>, ça veut dire « feuille en bulbe ».