Le 18 septembre 1981, le Parlement français vote l'abolition de la peine de mort.
Après une plaidoirie enflammée du ministre de la Justice, Robert Badinter, le projet de loi a finalement été adopté par 363 voix contre 117 : c'est la fin des exécutions par guillotine en France, l'un des derniers pays de l'Europe occidentale à supprimer la peine capitale.
Le mouvement abolitionniste était né deux siècles plus tôt, au temps des Lumières, alors que la peine de mort s'applique à de nombreux crimes et délits.
Le philosophe italien Beccaria, le premier, met en doute la légitimité et l'utilité du châtiment suprême.
Mais en France, pendant la Révolution, c'est la guillotine qui triomphe des premières propositions de lois abolitionnistes.
Au XIXe siècle, le champ d'application de la peine capitale est progressivement réduit : le Venezuela, le Portugal l'abolissent même dès les années 1860.
En France, en dépit du combat de Victor Hugo, la Troisième République continue de couper les têtes sur les places publiques.
En 1908, un projet de loi abolitionniste est pour la première fois sur le point d'être voté à l'Assemblée, mais un crime odieux et un référendum du quotidien
Le Petit Parisien conduiront au revirement des députés.
La question ne sera plus posée pendant 7 décennies et les exécutions se poursuivront, bien qu'à l'abri des regards à partir de 1939.