Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu'on ne pouvait acquérir.
Ce n'était pas eux qui l'avaient décrété, c'était une loi de la civilisation, une donnée de faits, dont la publicité en général, les magazines, l'art des étalages, le spectacle Lorsque l'on parle de la rue, et même sous un certain aspect, l'ensemble des productions communément appelées culturelles étaient les expressions les plus conformes.
Ils avaient tort, dès lors, de se sentir à certains instants atteints dans leur dignité.
Nous sommes en 1965, et dans son roman Les choses, lu par Yoni Nahoum, Georges Perec nous dit que finalement, ce n'est pas tout à fait de notre faute.
Désirer plus que ce que l'on a, acheter plus que ce que l'on désire, Chercher l'ombre d'une raison d'être dans le simple fait d'avoir, de posséder, bref, de consommer.
Alors, à qui la faute ?
Peut-être au système capitaliste, marchand et mondialisé dont l'artiste allemand Andreas Gursky photographie les extrêmes et les symboles.
Plateforme d'échange de la Bourse mondiale, concerts de masse, entrepôt du site Amazon, rayon de magasins de luxe Ou bien de supermarchés bien moins luxueux, où tout se vend à 99 cents.
Comme souvent depuis 1991, Andrzej Asgorski, 63 ans, prend de la distance et fait de la couture numérique.
Plusieurs points de vue d'une même scène, photographié puis rassemblé, raccordé, manipulé sur ordinateur pendant parfois plusieurs années.