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Prêtre et prêtresse

Bientôt des femmes prêtres ou diacres dans l’Église catholique ? C’est la question que posait Rfi après le synode qui s’est tenu en Amazonie, après surtout les déclarations de l’ancienne présidente irlandaise, Mary McAleese, qui se déclare favorable à la fin de la misogynie et de la discrimination qui frappe les femmes au sein de l’Église catholique. En effet, les femmes n’ont pas le droit de servir la messe : ni curé, ni femme de curé, c’est interdit dans l’état actuel des choses. Et on sait bien que l’Église catholique est plutôt conservatrice. L’est-elle d’un point de vue linguistique ? Pas tant que ça. En tout cas chaque fois que dans l’Église une fonction a été ouverte aux femmes, son nom a été féminisé : pas question que le masculin représente la fonction et l’emporte dans sa nomination. On parle donc d’une abbesse, et même d’une mère abbesse, d’une sœur bien sûr, et même d’une bonne sœur : l’expression n’est pas technique, pas officielle, mais très courante, et pleine de bonhomie (pas de bonne femmie !) On parle de la tourière qui fait le lien entre le couvent le monde séculier, extérieur.

Alors parlera-t-on de prêtresse si les femmes peuvent être ordonnées ? Trop tôt pour le dire. D’autant que ce mot de prêtre se termine par un « e », et que donc il peut évoquer la charge d’un homme comme d’une femme : il est comme on dit épicène. 

Mais pourtant le mot prêtresse existe déjà. Certes, mais il ne désigne aucune fonction liée à la catholicité. On le trouve par rapport à d’autres religions, ou même souvent avec un vieux parfum de tradition païenne. Et au figuré, on l’emploie à propos de quelqu’un qui se pose en personnage central, plein d’un pouvoir mystérieux et d’une aura sur les autres, simples fidèles. Et on parle de la grande prêtresse de tel ou tel mouvement poétique, littéraire, pictural…

D’autres féminins sont également employés de façon plaisante ou moqueuse : les moinesses par exemple. Et plus encore les papesse. Ou plutôt la papesse : il n’y en eut qu’une, personnage légendaire qui se serait fait passer pour un homme et aurait été élu pape par acclamation, en raison de sa piété et de son érudition. Une fin tragique pour la papesse : on dit qu’elle aurait accouché en public et qu’elle aurait été lapidée par la foule – ce qui semble peu vraisemblable. Mais en tout cas c’est depuis ce temps-là que lorsqu’un pape est élu, on vérifie manuellement qu’il a bien les attributs de son sexe. Et un ecclésiastique doit donc, une fois la vérification opérée, déclarer solennellement : « Duas habet, et bene pendentes ! » Il en a deux, et bien pendantes. Ce à quoi l’assistance répond : «  Deo gratias ! » Grâce soit rendue à Dieu !

En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF)


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