Vous nous parlez d'un blâme...
Qui a été infligé en Israël à un gardien de prison qui avait servi de la viande à Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 2002, car ce gardien avait enfreint une règle édictée par le ministre d'extrême droite Ben Gvir, selon laquelle les condamnés pour terrorisme ne doivent recevoir que des repas végétariens...
C'est dans Libération que je lis cette étrangeté et que je lis aussi que Marwan Bargouthi, depuis le 7 octobre est maltraité dans sa prison, «Il a été tabassé, raconte son fils, une de ses épaules a été démise. Il a été transféré seul avec des prisonniers israéliens de droit commun, puis isolé dans une cellule sans lit, sans fenêtre, avec l'hymne national israélien vingt-quatre heures sur vingt-quatre.» L'Humanité se fait écho des mêmes violences, on s'inquiète pour la vie de cet homme... qui pourtant, nous rappelle Libération est considéré, parfois en Israel même dans des milieux modérés, comme un possible Mandela Palestinien... Un militant charismatique, qui a assumé la lutte armée, qui en prison s'est imposé comme un leader, et qui pourrait, libéré, conduire son peuple et l'ennemi vers la paix...
Il est Bargouthi une des options que nous propose Libération dans un dossier passionnant sur la politique palestinienne. Qui pourrait succéder à l'actuel président palestinienne Mahmoud Abbas, qui s'affichait en février main dans la main avec l'émir du Qatar, personnage-clé, des tractations en cours depuis de le début de la guerre... Car on négocie en coulisse depuis le 7 octobre... Comment sortir de l'impasse Hamas-Abbas, avec qui parler... Et Libération nous prend par la main pour nous emmener près de Nasser al Kidwa, 70 ans, vétéran de la diplomatie et de l'ombre palestiniennes, neveu du chef historique Yasser Arafat, devenu un opposant à Abbas puis un exilé menacé de mort par les services secrets palestiniens, un exilé et un inlassable acteur de tractations dont dépendent peut-être l'avenir d'un peuple. On nous reparle de Mohamed Dahlan, qui avait été l'homme fort de Gaza avant que le Hamas s'en empare, considéré par ses ennemis comme un agent israélien, réputé affairiste et vénal , devenu conseiller du président des émirats arabes unis... Est-il la suite, est-ce Barghouti l'enfermé... A quel moment les intrigues deviennent de l'histoire?
Pendant ce temps à Perpignan, s'est ouverte une exposition, organisée par un groupe nostalgique de l'Algérie française, le cercle algérianiste, et par la mairie RN, le maire Louis Aliot étant un enfant de cette Algérie française... Elle dit, cette exposition que le FLN algérien, qui menait la lutte contre la France, n'était qu'un djihadisme: "60 ans après l'histoire se répète, FLN et Hamas, mêmes méthodes, mêmes stratégie »… L'historien Nicolas Lebourg, explique les ressors de cette analogie qui s'est installée dans l'extrême droite - il ne la juge pas pertinent, pas plus ajoute-t-il que l'assimilation du RN aux années trente... Nouys vivons donc en confusions.
On parle aussi de cigarettes...
Et c'est encore une étrangeté politique... Des cigarettes mentholées, que l'Europe a bannies et que les Etats-Unis pourraient interdire à leur tour, mais ces cibiches parfumées sont devenues un enjeu électoral… Car elles sont les cigarettes favorites des noirs américains -et le Président Biden n'a toujours pas signé le décret préparé l'été dernier par les autorités de santé, qui priverait de son addiction fétiche une composante de son électorat -que des groupes conservateurs travaillent désormais au nom de la liberté de fumer!
C'est l'Agence france presse qui raconte cette histoire, son papier est repris par des journaux -je l'ai découvert ce matin dans l'Union… Et il est passionnant tant il rappelle la structuration raciale de la société américaine. Ce sont des publicités ciblées, qui pendant des décennies ont amené les africains américains vers les menthols, un tabac présenté comme « cool, frais et rafraîchissant », et qui ont fabriquées une addiction d'ethnie et de classe… Aujourd'hui, des lobbyistes du tabac travaillent les noirs américains sur le mode « « les Blancs peuvent fumer autant qu'ils veulent, mais pas nous » … Mais en même temps la NAACP, vieille organisation de défense des noirs, demande à Jo Biden de sauver les africains américains du cancer du poumon…
Le Monde, lui nous raconte une fête indienne dans l'etat du Gujarat om l'on a célébré l'union à venir de deux enfants de milliardaires, Anant Ambani, fils de Mukesh Ambani, l'homme le plus riche d'Asie, et Radhika Merchant elle fille d'un magnat de la pharmacie... Alors vous lisez regardez trois jours de fêtes, 21 chefs, des centaines de plats pour 1200 invités, dont Bill Gates Mark Zuckerberg Ivanka Trump, Bob Iger le patron de Disney, le premier ministre du Qatar, des stars de Bollywood et Rihana sur scène qui n'avait jamais chanté en Inde auparavant, et qui a poussé la goualante pour 7 millions de dollars, ce pré-mariage en a couté 150, la maman du marié portait un collier d'émeraudes de 60 millions. Pour l'occasion, les Ambani ont construit des temples hindous, ils sont nationalistes proches du pouvoir et ont ouvert un zoo privé, pour lequel on a modifié la loi protégeant les espèces sauvages, les époux ont aussi distribué de la nourriture aux villageois, et bien sur, tout ceci est politique, et dit la puissance la nature du pouvoir en inde, démocratie, ploutocratie...
En comparaison, elles semblent bien innocentes, les intrigues de l'Elysée que raconte encore le Monde, dans un article qui tient de la comédie de moeurs et du Vaudeville, où l'on met en scène les tensions les rivalités entre partisans d'Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, et protégés de Brigitte Macron. On comprend que c'est près de Brigitte Macron et du conseiller mémoire Bruno Roger-Petit que se concocte la symbolique présidentielle, qui rejoint, je cite « l'ethos de droite » du Président, l'idée que c'est sur CNews que s'exprime l'humeur du pays et qu'il est doux de rire au pouvoir citant du Audiard et chantant du Sardou... On lit aussi que ce passage au symbole est caractéristique des pouvoirs sur le déclin, c'est méchant, on lit enfin que Rachida Dati, entrée en macronie après que Brigitte Macron lui ait conseillé de textoter son mari, dément avoir envoyé un jour à Bruno Le Maire le SMS suivant, « Tu es une grosse merde », fâchée qu'elle aurait été qu'on lui impose des économies, mais ne dément pas ce texto adressé au Premier ministre: « Je vais transformer ton chien en kebab ».
