L'Europe est-elle en danger ? 欧洲是否岌岌可危?
25 ans après la fin de la Guerre froide, nous voilà bien obligés d'ouvrir les yeux. L'Europe est à nouveau confrontée à de nouvelles tensions, souvent perçues comme des menaces qui n'existaient pas ne serait-ce qu'il y a 5 ans.
Eh bien, ce sont ces tensions que je voudrais tenter d'identifier, de localiser pour faire plusieurs constats et poser un certain nombre de questions, à défaut de pouvoir moi-même apporter les réponses. Voici en 1957 une carte des six États fondateurs de l'Europe communautaire lorsqu'ils se rassemblent pour créer un marché commun.
60 ans plus tard, cet ensemble est devenu une Union européenne, un ensemble géopolitique à vingt-huit États qui tous ont une localisation géographique différente. Mais de différente, plus encore que la géographie, il y a les histoires.
Vingt-huit pays, ce sont autant de nations, donc autant d'histoires différentes. Et pourtant, tous ont su trouver suffisamment de points communs, de valeurs communes ou au moins d'intérêts communs pour converger vers un certain nombre d'institutions communes.
Sauf que l'appartenance à cette Union n'entraîne pas pour autant d'évaluation convergente de ce que peut être une tension, une insécurité, une menace ou ne serait-ce que leur perception. Car là, à nouveau, l'histoire et la géographie pèsent de tout leur poids.
Et quand on regarde les périphéries de cet ensemble géopolitique de l'Union européenne, on constate aujourd'hui au moins quatre zones de tension : la Syrie et l'Irak, la Libye, le Mali, l'Ukraine. Eh bien, ces quatre zones de tension se trouvent à environ quatre heures de vol de Bruxelles.
La première zone de tension est liée à la déstabilisation de plusieurs États au Moyen-Orient. En Syrie d'abord, dès le début des Printemps arabes en 2011, les manifestations pacifiques sont réprimées par un régime qui fait tirer sur son peuple plutôt que de risquer de perdre le pouvoir.
La Syrie est donc un pays en guerre avec d'un côté le régime de Bachar el-Assad face à l'Armée syrienne libre d'une part, des groupes djihadistes d'autre part, comme le Front al-Nosra, et l'État islamique. On voit sur cette carte de la Syrie et de l'Irak l'implantation de cette nébuleuse radicale qui s'est auto-nommée « État islamique » alors qu'elle n'a rien d'un État et rien d'islamique, « Daech » comme on dit de façon méprisante en arabe.
Cette guérilla très mouvante sur le terrain a deux particularités : contrairement à Al-Qaïda qui a des bases fixes mais pas de territoire, Daech s'implante, veut le pouvoir et le contrôle des populations.
Deuxième particularité : ces implantations de Daech sont à cheval sur la Syrie et l'Irak. Elles font donc sauter cette frontière dont le tracé date de la Conférence de San Remo de 1920.
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