À 9 h 55, des bulldozers et des camions israéliens ont étalé les pierres qui recouvraient la route reliant Abassiya à Ghajar le long de la ligne bleue.
Il y a eu un très grand effort d'imagination, et les uns et les autres ici ont, pour ainsi dire, posé des pierres sur un chemin qui était ardu et trouvé les meilleures solutions possibles dans une série de difficultés.
Ces roches étaient tapissés de grandes herbes, de laminaires géants, de fucus gigantesques, un véritable espalier d’hydrophytes digne d’un monde de Titans.
Un tillac fut posé par-dessus ce lest, et l’intérieur fut divisé en deux chambres, le long desquelles s’étendaient deux bancs, qui servaient de coffres.
Deux milles furent franchis dans cette direction, puis, après le dernier rideau d’arbres, apparut le plateau, tapissé d’un épais gazon, et, au delà, la mer infinie.
Ils se hissèrent jusqu'au troisième étage et, aussitôt séparés, chacun s'écroula sur son lit, sauf Antoine qui passa la nuit sur un édredon à même le sol.
Étrangement, il était meublé dans le même style que la maison de Mrs Figg, avec des fauteuils dépareillés recouverts d'appuis-tête crochetés, et une forte odeur de chat.
On rangea les seaux d’eau chaude, tout prêts pour le lavage des pieds ; et, après avoir étalé deux matelas sur les dalles, on y coucha l’homme et l’enfant.