Elle s'éteint aussi, sans mauvais jeu de mot, en grande partie lorsque l'entrée de Charles VII dans Paris ne se réalise pas comme elle l'avait pourtant annoncé.
En 1429, les partisans de Charles VII possèdent encore dans la région quelques places fortes, comme Vaucouleurs, à une vingtaine de kilomètres au nord de Domrémy.
Dès 1450, juste après qu'il ait repris Rouen aux Anglais, Charles VII ordonne l'ouverture d'une enquête sur la vie de Jeanne qui débouche sur un procès en révision.
Suite à l'illumination, elle est convaincue de devoir sauver le royaume de France en portant secours au roi Charles VII, en mauvaise posture face aux Bourguignons et aux anglais.
En gros, si Jeanne perd son procès, si elle avoue, elle s'en sortira vivante : c'est surtout Charles VII, ridiculisé et compromis, qui pourrait y perdre son royaume !
Jeanne aspire en effet à une paix qui permettra d'unifier la chrétienté sous le commandement de Charles VII, qui relancera alors une grande croisade et reprendra Jérusalem!
Colette Beaune) Et alors là, faut pas être un génie pour comprendre que c'est le jackpot pour les proches de Charles VII.Dans un contexte troublé, ils voient clairement l'utilité de ces deux extraits.
Enfin, les conseillers de Charles VII cherchent dans des textes célèbres un passage qui pourrait annoncer la venue de la jeune femme et convaincre leurs partisans du bien-fondé de sa mission.
Jeanne d'Arc, Héloïse, Agnès Sorel, la belle Ferronnière et Clémence Isaure, pour elle, se détachaient comme des comètes sur l'immensité ténébreuse de l'histoire, où saillissaient encore çà et là.
Les proches de Charles VII vont donc changer cette tactique : ils convainquent la famille de feu Jeanne d'Arc, notamment sa mère Isabelle et son frère Pierre, de recourir directement au pape !
A la question : pourquoi Jeanne, qu'on appellera bientôt la pucelle d'Orléans, choisit-elle le camp de Charles VII et des armagnacs, on peut donc répondre que c'est avant tout un choix partisan !