« Je suis rongée par la tristesse, une certaine neurasthénie s'est emparée de moi et tous les jours je pleure, je pleure parce que je suis seule, triste, accablée ; parfois même je me demande qu'en serait-il si je disparaissais ?
Manquerais-je réellement à qui que ce soit ?
Je ne me supporte plus, je sens mon corps et mon esprit se recroqueviller sur eux-mêmes, et la seule chose dont j'ai envie, c'est de partir, de m'enfuir loin, dans un endroit où internet n'existe pas, un endroit où je serai sereine, un endroit où je pourrais m'évader et ce pour toujours.
Vous ne lirez probablement jamais cette lettre, mais je vous en prie, aidez-moi, je suis perdue, complètement désemparée ».
Ces mots, ce ne sont pas les miens.
Ce sont ceux d'une élève de 16 ans qui a souhaité me transmettre son témoignage d'adolescente harcelée.
En juillet 2019, devant les ministres de l'Education des pays du G7, et à l'invitation de Jean-Michel Blanquer, j'avais tenté d'être la porte-parole de ceux que l'on n'entend pas.
J'avais repris les témoignages que m'avaient adressés des enfants et des adolescents confrontés au harcèlement scolaire et à ses douloureuses et tragiques conséquences.
Le plus jeune avait 5 ans.
J'avais aussi repris les mots de parents totalement démunis et impuissants devant ce fléau.