J'ai eu une enfance de juif religieux, de juif orthodoxe, qui allait à la synagogue quasiment tous les matins, qui priait trois fois par jour, qui avait une kippa sur la tête, dehors dedans partout, qui avait des tsitsit, qui étudiait le Talmud, la Bible continuellement.
Et surtout, je voulais être rabbin.
Je voulais vraiment l'être, je me préparais à l'être.
Je donnais même des cours de religion dans...
Enfin, de commentaires bibliques dans ma synagogue.
Et j'étais très heureux dans cette perspective.
Et en fait, à la fin de mon lycée, juste avant de commencer...
Enfin, mes études rabbiniques, j'ai, entre guillemets, je le dis en une phrase, mais j'ai perdu la foi, tout s'est écroulé, précisément par la découverte de la philosophie.
Et donc j'ai vraiment rompu totalement avec la religion, pas avec le judaïsme, mais avec la religion, et totalement, ça veut dire que j'ai tourné le dos à ma pratique, j'ai perdu mes amis, j'ai fait une sorte de nouvelle vie, de nouvelle naissance, et je me suis lancé dans les études philosophiques, dans la littérature, dans l'écriture.
Et donc, précisément, c'est ce que j'ai appelé penser contre moi-même au sens extrêmement littéral et au sens extrêmement incarné.