C'est l'une des plus grandes villes au monde, des plus polluées aussi. Pékin affiche aujourd'hui un taux de particules fines de 206 microgrammes par mètre cube (µg/m3), neuf fois plus que les recommandations de l'OMS. Vu du ciel, cela ressemble à ça. Pékin se cache ici. Premières victimes de cet air toxique : les enfants. Pour eux, il devient impossible ou presque de jouer dehors. Certains Pékinois n'hésitent pas à s'éloigner des centres urbains. Charlène a trois enfants – rare dans ce pays. Elle fait partie de cette classe aisée née avec le boom économique des années 1980. Elle vient de déménager dans un quartier tranquille. Élever ses enfants en ville ne lui convenait plus.
Il y a du monde, il y a du bruit, ils ont relativement peu d'espace pour jouer. Il y a tellement de voitures, vous ne pouvez pas jouer librement dehors. Ce n'est pas sain. Et deuxièmement, c'est pollué.
Ses enfants ont bien compris les raisons du déménagement familial et l'aîné l'a raconté avec un dessin.
Ça montre les particules fines. C'est la mort qui tue les gens, qui tue tout. Tout est mort.
Et pour ceux qui n'ont pas la chance de vivre en campagne, reste l'option surprenante du centre commercial. Un paradis pour les enfants : bac à sable, cours de cuisine, cours de danse, sous une lumière artificielle. Ici les enfants sont protégés de la pollution grâce à un système de filtre à air.
Ici, on donne des cours de danse aux enfants, des cours d'une heure et demie. Alors c'est important qu'on leur donne un air de bonne qualité. Mais, de toute façon, vous savez, quand ils ressortent cela reste le même air toxique.
Cet air-là, certains le supportent avec fatalisme, mais d'autres le subissent de plein fouet. Dernier jour d'école avant les vacances pour le petit Éric, 5 ans. D'une constitution fragile, il supporte très mal la pollution urbaine. Sa mère exprime toute son inquiétude.
Je m'inquiète, je m'inquiète beaucoup parce qu'avant il ne tombait pas aussi fréquemment malade. Il est quasiment malade tous les mois et ses médicaments, il les prend depuis un an et demi, sans arrêt déjà.
Mais Éric garde espoir. Il a plein de projets en tête.
Je vais inventer une super fusée antirayons et qui ira jusque dans le soleil !