Derrière chaque manuscrit se cache une histoire…
Nous sommes en 1812, la campagne de Russie bat son plein. À la tête de plus de 500 000 hommes, Napoléon a envahi la Russie. Le 14 septembre, il a fait son entrée à Moscou, espérant la reddition du tsar Alexandre Ier.
En vain ! Dès lors, tout ira à l’encontre des projets de Napoléon. La population met elle-même le feu à la ville de Moscou, privant les armées françaises de vivres.
L’hiver approchant, Napoléon doit donc dégager ses troupes rapidement, mais il est déjà trop tard. La retraite de Russie se profile, fatale à Napoléon.
Ce dernier envoie un message codé composé de 11 lignes de chiffres à son ministre des Relations extérieures, le duc de Bassano. Seuls les premiers mots et la phrase de salutation finale sont lisibles.
Mais pour qui connaît ce code, dans ce message daté du 20 octobre 1812 et envoyé depuis Troiskoe, les ordres sont clairs : le Kremlin doit être détruit le 22 octobre à 3 heures du matin.
Au-delà de cette décision à la fois stratégique et symbolique, comme un dernier coup d’éclat face à une défaite qu’il pressent, l’Empereur laisse entrevoir une certaine fébrilité.
Il confirme l’évacuation de Moscou et réclame le ravitaillement des troupes. Il avoue aussi la mort de nombreux chevaux, façon détournée de reconnaître les pertes humaines.
Les vivres tarderont à arriver, les troupes seront prises au piège de l’hiver russe et si les tours du Kremlin furent bien abattues, elles furent aussi très vite reconstruites.
Ce message codé se termine par la signature de Napoléon, cette signature apposée sur tant de documents glorieux et qui, ici, paraphe l’aveu d’un échec.