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Bras de fer

Un bras de fer entre Madrid et la Catalogne! C'est avec cette expression que s'exprime sur RFI l'opposition forte, entre le pouvoir central espagnol et ce qui parmi les Catalans sont partisans de l'indépendance ou d'une autonomie. En voilà une expression imagée, qui exprime bien l'idée d'un affrontement vif entre deux camps ou parfois deux personnes. Vif et qui dure, car chacun campe sur sa position, aucun des deux ne veut céder. Peu de dialogue, peu de discussion, peu ou pas de négociation. On cède ou on ne cède pas. On est donc dans une logique du tout ou rien : on l'emporte ou l'on plie. Et c'est bien l'image : il y a celui qui fait plier et celui qui plie.

C'est bien de cela qu'il s'agit dans le jeu, qui est à l'origine de l'expression. On l'a tous fait, on a tous lancé ou relevé ce défi un peu bête : les adversaires s'assoient face à face, posent leur coude sur la table, avant-bras contre avant-bras, main contre main. Et on pousse, jusqu'à ce que l'un des adversaires fasse pencher l'autre, amène son avant-bras contre la table.

Pourquoi bras de fer ? L'image est fréquente pour évoquer la force, la solidité : le fer, c'est solide. Et l'image du bras évoque souvent la force. Le bras, c'est d'abord le membre qui tient l'épée, et qui la manie. Ce qui permet de comprendre l'image fréquente du bras armé : un état, une organisation clandestine, un parti politique même peuvent avoir leur bras armé. Ce peut être une police, une phalange, une milice. Ou parfois, de façon plus imagée, on appelle bras armé ce qui permet de ferrailler avec l'adversaire : un journal peut être le bras armé d'une organisation politique.

D'autres expressions les bras évoquent la force ? Il n'y en a pas tant que ça. Les gros bras peut-être, qui désigne en général les membres d'un service d'ordre, ou parfois ceux qu'on appelle les gorilles : des costauds qui impressionnent.

Mais bizarrement, les bras servent souvent à indiquer qu'on ne s'en sert pasÊtre les bras ballants, c'est ne rien faire, ne pas savoir quoi faire. Et se croiser les bras, c'est ne rien faire et parfois même décider de ne rien faire : on ne fait rien avec une certaine morgue, une certaine détermination. Et baisser les bras, c'est abandonner, jeter l'éponge : on a cette idée de résignation quand on baisse les bras. Quant à lever les bras, l'expression est étrange, car selon le contexte elle peut avoir plusieurs échos. C'est d'abord, non pas se rendre, mais se déclarer vaincu : c'est ce qu'on fait quand on vous dit « haut les mains ! » . Mais on a aussi l'expression « lever les bras au ciel » , assez différente, qui évoque à la fois l'impuissance et la désolation. Mon Dieu mon Dieu ! Comme si on était dépassé par les événements et pas le destin qui vous joue de si sales tours. Et à l'inverse, les bras m'en tombent, indiquent le dernier degré de stupéfaction. Comme si on était au-delà de l'indignation, de la colère, ou de la surprise.

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