Moi, je m'associe à ce que vient de dire totalement Assane Diop. C'est vrai qu'en fait, depuis quelque temps, on a oublié le conflit casamançais, mais le conflit n'est pas éteint, ce conflit existe toujours. On parle de conflit de basse intensité évidemment.
Ça fait trente-six ans que ça dure, hein.
Il y a une sorte de paix de braves comme ça, ou je veux dire, ou d'accalmie, en tout cas, qu'on observe depuis quelque temps. Mais, il faut pas oublier que la Casamance est restée une zone de conflit donc avec à maints endroits de la Casamance, l'absence d'État, l'absence de l'administration, des déserts administratifs.
Et on le sait, dans un pays fragile, dans une région fragile, quand l'État est absent, à certains endroits, se développent ce qu'on appelle des zones grises, et ces zones grises évidemment, qui sont évidemment, qui favorisent les trafics…
Les trafics.
… en tout genre, les groupes mafieux… Donc voilà l'hypothèse la plus, disons, la plus plausible aujourd'hui, c'est un règlement de compte entre bandes rivales autour, évidemment, du bois de teck fortement convoité, règlements de compte, évidemment, dans des zones où l'État a reculé, où l'État était absent pendant plusieurs années. Et…
Oui, il y a des voisinages néfastes aussi parce que là, cette attaque est intervenue…
Cette affaire rappelle simplement qu'il faut qu'on règle définitivement la question casamançaise et qu'il faut normaliser cette région et la mettre, je dirais, enfin restaurer une sorte de continuité d'État, de l'État, de Dakar jusqu'à Ziguinchor.
Valérie Thorin, on se souvient des propos d'Abdoulaye Wade qui avait dit qu'il se donnait cent jours, hein, pour régler la crise casamançaise. On se rend compte que ni Abdou Diouf, ni Abdoulaye Wade, ni Macky Sall ne sont parvenus à résoudre la crise casamançaise.
Ça voudrait dire que cette affaire relève de la crise casamançaise, ce dont je ne suis absolument pas persuadée.