Quand les écrans sont une drogue

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L'expérience a été menée dans quatre familles parfaitement banales des temps modernes, c'est-à-dire des enfants ont les yeux rivés sur leur tablette. L'objectif est d'observer ce qui les poussera à quitter leur écran des yeux alors qu'autour d'eux la réalité change. Les parents sont complices de l'expérience. Début modeste avec changement des tableaux aux mursaucune réaction. Plus audacieux, la mère de famille est échangée avec une inconnue portant la même couleur de vêtements. Les enfants ne remarquent toujours rien. Comble de l'indifférence, de faux frères et sœurs, parfaits inconnus eux aussi, s'installent à table sans le moindre détournement de regard de ceux captivés par l'écran. Il faudra attendre la coupure d'Internet au moyen d'un brouilleur pour que les enfants découvrent que le monde réel autour d'eux a changé. Cette expérience, menée par une marque alimentaire pour promouvoir les repas en famille, a été réalisée sur un ton léger, mais sa démonstration est extrêmement préoccupante pour cette spécialiste des addictions.

Plus les enfants passent du temps devant les écrans, moins ils regardent directement les autres dans les yeux, et sans regard direct, on ne lit plus les codes sociaux donc ils n'apprennent plus à vivre en société. Il y a donc des effets directs sur le cerveau et l'apprentissage similaires à ceux qu'on observe avec n'importe quelle substance addictive, y compris les drogues.

Une vraie drogue, le mot est lancé. Au Royaume-Uni, une autre addictologue réputée est allée encore plus loin déclarant récemment dans une conférence

Je dis toujours aux parents : quand vous donnez à votre enfant une tablette ou un smartphone, en réalité, c'est comme si vous lui donniez une bouteille de vin ou un gramme de cocaïne.

Ce psychiatre britannique, lui, a été l'un des premiers il y a dix ans à considérer les jeux vidéo et les écrans comme une addiction grave, avec encore des comportements similaires à la drogue, y compris lorsque les patients sont en manque.

Ils s'y consacrent dès le réveil, repoussent leur toilette, ne prennent pas leur douche ou leur petit-déjeuner, pour être tout de suite sur les réseaux sociaux. J'ai eu des patients à la clinique qui, privés de leurs écrans, devenaient suicidaires, devenaient violents. J'en ai eu qui nous menaçaient avec une batte de baseball si on leur coupait leur connexion Internet.

Sans atteindre une telle extrémité, la famille Koch subit cette dépendance aux écrans. Le fils sur son smartphone, la fille sur sa tablette et des parents qui se sentent dépassés.

Quand je vois les réactions de mon fils si on lui enlève son portable, c'est une addiction. On va peut-être devoir faire une intervention. Je plaisante pas ! C'est comme un drogué.

L'intervention, cela peut être ceci : un sevrage qui utilise, encore, les mêmes techniques que pour les addictions à la drogue. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, de nombreuses institutions proposent des cures de désintoxication en pleine forêt. Ce jeune homme est depuis plusieurs semaines et semble littéralement renaître.

Je commence enfin à me dire : « Va dehors ! Il y a un monde entier à voir et à explorer. Et quand tu ne fais que fixer ton écran, c'est vraiment malsain . »

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