Le calendrier des Dieux du Stade

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Lors d'une fête chez moi à Paris, mon ami Pierre me prévient par SMS qu'il arrivera tard.

Il assiste à un match de rugby. Le rugby est très répandu en France contrairement à l'Allemagne, donc rien d'anormal.

Mais la fin de son message me perturbe. En tant qu'Allemande, j'ai la référence. "Les Dieux du Stade", c'est le titre français du film "Olympia" de Leni Riefenstahl, la réalisatrice fétiche de Hitler.

Ce monumental documentaire, 2 fois 2h, montre de façon très esthétique les jeux Olympiques organisés par l'Allemagne nazie en 1936 à Berlin.

Avec des dizaines de caméras, des prises de vue aériennes et sous-marines, des fossés creusés au bord des pistes pour filmer au plus près, Riefenstahl y célèbre la beauté des corps, la puissance et l'effort des sportifs, les transformant en surhommes, en ariens parfaits.

Certains veulent y voir un chef-d'oeuvre apolitique et intemporel. Riefenstahl, elle-même, s'est défendue d'avoir voulu servir l'idéologie nazie. Mais c'est bel et bien un film de propagande.

Pierre va m'apporter un calendrier de ça ! Dire que je suis embêtée est un euphémisme. Quand il me remet son cadeau, je pique un fou rire de soulagement.

Regardez les dieux en question : janvier, février, mars, oh ! Je n'ai jamais rien vu d'aussi kitsch. Des éphèbes aux muscles luisants et au regard aguichant, dissimulant leur sexe derrière des ballons de rugby scintillants.

Qu'est-ce que c'est que ça ? Mes amis français, agglutinés autour, le savent : c'est le calendrier du club de rugby parisien, Stade français.

Il est si culte qu'il existe même des tee-shirts Dieux du Stade et des DVD du shooting des photos. "Culte ou pas, "je ne risque pas d'accrocher ça" me dis-je, observant mes copines hétéros et copains homos se rincer l'oeil.

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