Choix

Les Mots de l'Actualité avec le CNDP

Yvan Amar

« Je n'ai pas le choix ! » C'est l'une des idées principales que la presse a donc retenu des déclarations de Nicolas Sarkozy qui annonçait officiellement son retour dans la vie politique.

« Je n'ai pas le choix ! » ; eh bien c'est une expression assez courante et dont le sens est tout à fait clair : cela signifie que ce n'est pas moi qui choisis.

Le choix s'impose, et même il m'est imposé. Et la plupart du temps quand on emploie cette expression, c'est qu'on pense que le choix est imposé non par des gens mais par les circonstances : la situation est telle que je n'ai qu'une seule chose à faire, celle-ci.

La décision ne m'appartient pas, ce qui implique qu'on prend une décision ou qu'on choisit une attitude, non pas parce qu'on en a le désir, l'envie, la volonté ou l'ambition mais parce qu'on y est poussé, contraint. On n'y peut rien.

Alors, réfléchissons un petit peu à ce mot choix. À l'inverse l'expression « j'ai le choix » , elle existe, et elle témoigne en général d'une certaine liberté. En tout cas, si vous avez le choix c'est que la décision vous appartient ; c'est vous qui déterminez ce que vous allez faire, c'est vous qui choisissez, puisque bien sûr les deux mots choix et choisir appartiennent à la même famille.

Et lorsqu'on a le choix, cela implique qu'il y a plusieurs solutions, plusieurs possibilités. Cela implique une offre multiple.

Dans un magasin, on parlera d'un grand choix si on vous propose de nombreux articles. « Vous voulez un chapeau ? Vous avez le choix entre un melon, et un borsalino un feutre ou un béret, un gris ou un noir. Notre vitrine est petite mais notre choix est grand » . C'est ce que j'ai lu souvent – c'est un peu vieilli aujourd'hui – mais on lisait ça à la devanture des boutiques modestes qui disaient que si on entrait, on aurait justement une grande possibilité, de nombreux articles vous seraient proposés.

Et parfois, on peut donc avoir ce qu'on appelle l'embarras du choix. Ça aussi c'est une formule toute faite : avoir l'embarras du choix, c'est-à-dire être gêné, non pas parce qu'il y a trop peu d'offre mais parce qu'il y a trop d'offres. On a la tête qui tourne devant tant de possibilités.