Qui est Monsieur Modi ? Il se veut l'empereur des coeurs hindous. A la veille d'élections législatives où le Premier ministre indien brigue un 3ème mandat, LA CROIX livre ce matin, le portrait de l'homme qui a changé l'Inde et son milliard 4 d'habitants. A 73 ans, il possède un pouvoir d'attraction flamboyant et la ruse acérée d'un vieux stratège. Il a réussi à réinventer le récit politique de son pays et celui de sa propre histoire. Sa bravoure ? Il l'a tient d'une anecdote devenue légende, quand enfant, il aurait maîtrisé un crocodile dans le lac situé à côté de sa maison. A 18 ans, il entreprend un mystérieux vagabondage de deux ans dans l'Himalaya. Son biographe assure à LA CROIX, que "toute une mythologie entoure Narendra Modi. Des récits construisent l'image d'un homme hors du commun. C'est un super-héros."
Il s'est marié à une institutrice qu'il a répudié. Son célibat aujourd'hui, est la preuve d'un engagement total envers l'Inde. En 2014, il distribue des bonbonnes de gaz aux pauvres, construit des toilettes. Modi est perçu comme le messie de l'économie indienne. Révolution numérique, industrie pharmaceutique, conquête spatiale, les succès sont impressionnants. Le culte de la personnalité aussi. Son visage est partout, sur les murs, les journaux. L'été dernier, lorsqu'un engin spatial indien s'est posé sur la Lune, la retransmission en direct a été interrompue... par l'apparition de son visage à la télévision. Autrefois infréquentable, les Occidentaux s'affichent avec lui. "Il est très habile à manipuler les chefs d'Etat en leur chantant à l'oreille les atouts de l'Inde, tout en fustigeant dans leur dos, l'Occident", décrypte Sandrine Landrin, autrice de Dans la tête de Narendra Modi, avec Guillaume Delacroix.
CHALLENGE poursuit en publiant les bonnes feuilles de l'essai et cette histoire en 2016. Quand il apparaît à la télévision, avec un air grave et qu'il annonce la suppression des billets de 500 et de 1.000 roupies "Pour briser l'emprise de la corruption et de l'argent sale." La panique s'est emparée de l'Inde. Les Indiens ont dû écouler leurs petites coupures en quelques heures seulement. 87% de l'argent liquide se volatilise. Séisme économique. Plus de 80% des employés indiens touchent leur salaire en liquide. Queues monstres sous le soleil devant les banques. Des gens meurent. Pourtant, les Indiens continuent de voter Modi. Comme si les méfaits de leur situation étaient dus à des causes extérieures.
Outre les inégalités dramatiques, l'Inde d'aujourd'hui, ajoute LIBERATION, c'est un pays où la haine des musulmans est omniprésente. Réseaux sociaux, textes, vidéos, les messages pullulent. Le parti de Modi a embauché des influenceurs et des experts en médias sociaux pour s'assurer d'avoir l'hégémonie pour tous les récits sur l'espace internet indien... Conclusion de LA CROIX, Narendra Modi a transformé son pays. Mais certains assure que l'Inde a déjà basculé vers une forme de dictature.
Il y 50 ans, la mort de Marcel Pagnol 50 ans jour pour jour après la mort de Marcel Pagnol, un hommage lui sera rendu à l'église de la Treille à Marseille aujourd'hui. Toute la Provence va célébrer son héritage. Mais le plus gros est à venir. Un musée au pied des collines d'Allauch, en 2026. Pourquoi Allauch et pas Aubagne où il est né en 1895 ? Le maire d'Allauch dit à LA PROVENCE que la Bastide Neuve, là où Pagnol passait toutes ses vacances d'été en famille, se trouve sur son territoire. Et puis l'usine électrique d'Allauch où se trouvera le musée, alimentait le tramway qui permettait à la famille Pagnol de venir depuis Marseille. Voilà pourquoi. Nicolas Pagnol, le petit-fils, nourrit le projet depuis une quinzaine d'années. Le fond privé de la famille n'a jamais été montré au public. La correspondance avec Raimu et Fernandel, ses habits d'académicien, son bureau. "Nous traversons un siècle de littérature et de théâtre", dit Nicolas Pagnol. Ca rappelle la stature d'un homme qui en plus de chérir la Provence, savait la magnifier à l'écran.
Il y a 120 ans, première parution de L'HUMANITE Le 18 avril 1904, L'HUMANITE coûtait 5 centimes. Pour ce numéro spécial, L'HUMA joue du clin d'oeil, en présentant une Une avec des sujets d'aujourd'hui, mais avec une présentation d'époque. Le résultat est un peu austère. C'est du noir et blanc. C'est très grand. C'est très dense et il n'y a pas de photos. Sur une page, on peut lire un article sur l'extrême droite accro au néolibéralisme. Un autre au titre qui claque : "Viré pour 5 euros." L'histoire de Ludovic, entré comme intérimaire chez Action, la grande surface néerlandaise à bas coût, puis devenu responsable adjoint de son magasin à 1.700 euros net par mois et dénoncé par un vigile, parce que pris d'une fringale et qu'il y a du monde en caisse, il se sert en rayon tout en se promettant de payer plus tard.
Il y a 120 ans, les combats étaient durs aussi. Le 18 avril 1904, L'HUMA titrait sur la fin d'une grève dans le textile difficile. On y cause augmentation, journée de 10 heures et résistance patronale. L'écriture est d'un autre âge. "Un scandale serait-il à la veille d'éclater à l'école des Beaux-Arts ? Des faits d'indélicatesse, assez graves, auraient été relevés à la charge d'un professeur pourtant fort estimé." Bon le monsieur a favorisé des élèves au détriment d'autres.
J'aime beaucoup aussi le texte de Jules Renard intitulé "La vieille." "C'est chaque année plus incroyable qu'elle vive encore. Quand va t'elle mourir ? Nous attendons. Mourra t'elle dans son lit, sur la route, à l'hospice ? Comme elle s'ennuie à la maison. C'est plutôt sur la route qu'elle tombera, sans qu'on la pousse, sans qu'on l'ait écrasé. Cette vieille aux mains usées jusqu'au noeuds qui a tant lavé de linges et de vaisselle de riches, dit que c'est pas juste de vivre si longtemps. Le paradis, où donc qu'il est ? Ma pauvre vieille, je ne sais pas. Ah, si j'étais seulement morte." C'est pas du Pagnol, c'est du Jules Renard.
