Où en est la liberté d'expression en Tunisie?

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Bienvenue à toutes et à tous. Je suis Thameur Mekki et je vous parle depuis Tunis pour cette édition exceptionnelle sur la liberté d'expression.

Je suis accompagné par Willis et ses dessins mêlant satire et humour noir. Aujourd'hui, six ans après la Révolution, la Tunisie est dotée d'un cadre juridique garantissant la liberté d'expression.

C'est l'un des rares acquis du soulèvement populaire. Cependant, la tendance conservatrice a toujours cherché à imposer des limites. Invoquant l'ordre public, la moralité, la religion, la lutte antiterroriste ou l'union nationale, la liberté se retrouve incessamment bridée par une pression sociale, instrumentalisée par certaines forces politiques.

Mais il y a souvent des « mais » quelque part. Dès 2011, le « mais » a d'abord été la religion, avec des attaques contre médias et artistes.

Selon leurs détracteurs, ils ont porté atteinte au sacré, des contestations récupérées par Ennahdha, le parti islamiste arrivé au pouvoir fin 2011.

Ensuite, police et armée ont tenté de tracer des lignes rouges les rendant intouchables face aux critiques acerbes des artistes contestataires.

De 2012 à 2014, rappeurs, dessinateurs, journalistes et blogueurs sont devenus la cible d'harcèlements policiers et judiciaires. Agressions et diverses bavures sont devenues le pain quotidien des grandes gueules.

Suite aux élections fin 2014, le consensus entre les islamistes et leurs opposants nationalistes, qui ont remporté le scrutin, a renforcé le conservatisme et a gravement nui au pluralisme médiatique.

Le retour de certaines figures de l'ancien régimeles « mauves » comme on dit en Tunisiea assuré un climat propice à l'épanouissement de certains lobbys affairistes.

Des responsables politiques comme Slim Riahi ont racheté des parts dans des chaînes de radios et des télévisions. Des patrons de médias comme Nabil Karoui de Nessma TV ont intégré les premiers rangs des partis politiques.

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