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Marteler, enfoncer le clou

Matteo Salvini, le tout récent ministre de l'Intérieur italien est parti en Sicile pour marteler sa politique migratoire. Et les informations de RFI nous précisent qu'il enfonce le clou sur la politique migratoire qu'il entend mener. Deux expressions qui proviennent de la même image : marteler, enfoncer le clou. Ont-elles absolument le même sens ? Presque ! Pas tout à fait cependant. Le verbe marteler s'emploie à propos d'idées, d'opinions, mais au départ à propos de mot qu'on prononce et souvent qu'on répète. Mais on insiste sur cette prononciation ! On enfonce les syllabes, on les scande, on les détache. Il y a donc au départ tout un jeu presque théâtral autour la manière dont on assène ces syllabes : on les répète, de même qu'on répète des coups de marteau. Et chaque fois on les dit plus fort, comme si ça pouvait servir à enfoncer la vérité de ce qu'on dit dans le crâne de ceux qui nous écoutent Répétition et force : voici donc ce qui ressort de ce verbe. Il est bien évident que la formule « enfoncer le clou » dérive de la même comparaison. Mais on a avec cette phrase l'idée d'un accroissement. Un peu comme lorsque les célèbres détectives Dupondt, dans Tintin, disent plaisamment « je dirai même plus ! » Je lui ai interdit de venir ici. Et j'ai même rajouté que si jamais il passait un coup de téléphone, je ne lui parlerais plus de ma vie : j'ai enfoncé le clou. C'est-à-dire, j'en ai rajouté dans la menace. J'en ai rajouté une couche, dit-on parfois, aussi de manière plaisante, mais aussi familière.

Le marteau est un outil fort utile et fort ancien. Et en plus très facile à manier : tout le monde s'en sert, tout le monde en a un. On comprend donc qu'il soit aussi présent dans la langue que dans les maisons. Avec des expressions toutes faites, comme entre le marteau et l'enclume. Marteau et enclume sont tous deux des instruments du forgeron. Et la pièce à forger est nécessairement posée sur l'une et frappée par l'autre. Quand on est entre le marteau et l'enclume, c'est qu'on se trouve, involontairement dans une situation de conflit l'on risque de se faire frapper par l'une ou par l'autre partie : pile au mauvais endroit, alors même qu'on n'est pas forcément partie prenante dans ce qui est en train de se jouer. : on n'y est pour rien, mais on prendra des coups qui viennent des deux camps.

Et enfin on sait bien que le marteau sert à taper, à cogner. Dont on retrouve un sens proche de « il est toqué, il est frappé » quand on dit de quelqu'un « il est marteau ! » Il est fou, il n'est pas bien. Mais on est dans une langue un peu ancienne et franchement familière.

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