Le cheval noir
S’il y a un personnage qu’on retrouve dans plusieurs légendes, d’un bout à l’autre du Canada, c’est bien le diable, qu’on appelle aussi Satan, le démon, ou parfois le Malin.
C’est bien connu, le Malin peut prendre différentes formes pour s’approcher de nous, comme il l’a fait au Manitoba, au dix-neuvième siècle…
Monseigneur Taché avait entrepris, à cette époque, la construction d’une église à Saint-Boniface.
Cette année-là, l’hiver était dur. Les travaux avançaient de peine et de misère. Les hommes étaient fatigués, le froid était mordant, le découragement se faisait sentir sur le chantier.
Un beau matin, un cheval noir surgit à travers les flocons qui tombaient sur les ouvriers. Une bête superbe, haute sur pattes et solide, mais qui semblait trembler sous le froid mordant de l’hiver manitobain.
Les hommes s’approchèrent du cheval pour le caresser. Nul ne savait d’où venait ce cheval. Il n’appartenait à personne des environs.
Les ouvriers proposèrent de le nourrir et de l’héberger dans l’écurie du chantier. Monseigneur Taché accepta, mais à une condition : personne ne devait jamais, jamais enlever la bride de cette bête.
En aucun cas. Pas même pour la laisser manger. Le cheval devait rester bridé.
Bien à l’abri dans la chaleur de l’écurie, le cheval retrouva rapidement ses forces.