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Un beau jour insolemment ensoleillé de décembre 2005, la population de Belle-Ile-en-Mer apprend que l’eau du robinet est devenue à la fois rare et impropre à la consommation, que des bouteilles d’eau minérale, cinq par personne, vont être distribuées à l’aérodrome deux fois par semaine.
La bonne humeur est de mise, ce qui n’empêche pas les questions et les reproches.
Comment en est-on arrivé là ?
Bien sûr, on sait que depuis des mois, le ciel se refuse à déverser la moindre goutte de pluie ou si peu.
Déjà l’été dernier, l’île avait attiré l’attention lorsqu’un bateau-citerne était venu livrer de l’eau douce (100 000 m3), stockée dans un bassin de fortune, construit pour l’occasion - quatre murs de terre et une grande bâche de plastique.
L’événement avait choqué et valu à l’île la visite de la ministre de l’Écologie et du Développement durable.
La presse y avait fait largement écho car on avait peine à croire que là tout d’un coup, tout ce que l’on disait sur les menaces de pénurie de toutes sortes, se vérifiait.
Le prix du pétrole s’envolait et l’eau manquait au point que l’on doive la livrer par bateau, comme si nous étions dans un désert.
Des consignes sévères furent imposées avec amendes à la clé en cas de resquille : interdiction d’arroser les jardins, de laver sa voiture, préférer la douche au bain.