Mondialisation des aliments—Jean Vitaux
Julie Devaux : Pourquoi vous êtes-vous intéressé à la mondialisation des aliments ?
Jean Vitaux : Parce que la mondialisation des aliments apparaît être quelque chose d'immémorial et presque d'éternel depuis le paléolithique supérieur, et même encore avant et parce qu'actuellement, on nous présente la mondialisation comme un « spectre funeste » alors qu'une immense partie des produits que nous consommons sont le résultat de mondialisations passées.
Julie Devaux : Alors, de quand date cette mondialisation ?
Jean Vitaux : Les mondialisations débutent très loin.
Par exemple, tous les animaux domestiques ont été domestiqués en Asie centrale qu'il s'agisse du mouton, de la chèvre, même du cochon, de la vache et puis du cheval.
Tous ces animaux ont été domestiqués, environ entre 6 et 8000 ans avant notre ère, en Asie centrale et ensuite ont progressé, d'abord, vers la Mésopotamie puis l'Égypte et ensuite l'ensemble du monde méditerranéen et ensuite le monde entier beaucoup plus tard.
Également, on peut dire que les céréales sont quelque chose qui a été mondialisé parce que le blé vient du Croissant fertile, le riz vient de Chine et le maïs (qu'on ne connaîtra qu'au XVIe siècle) est la céréale de l'Amérique précolombienne.
C'est d'ailleurs assez amusant de constater qu'aux trois grands foyers primordiaux de l'humanité correspond à chacun une céréale.
Julie Devaux : Comment a évolué la mondialisation gastronomique au fil des siècles ?
Jean Vitaux : La mondialisation gastronomique a commencé très tôt.
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