Le nardou, qui croissait dans les creeks desséchés, nous fournit une sorte de pain assez substantiel, et la vie matérielle ne nous inspira plus aucune crainte.
Non-seulement les projectiles commençaient à pleuvoir autour d’eux, mais les laves, débordant du lit du creek Rouge, menaçaient de couper la route du corral.
Après avoir accompagné ses compagnons jusqu’au creek Glycérine, il relèverait le pont, et, embusqué derrière un arbre, il guetterait soit leur retour, soit celui d’Ayrton.
Et, en effet, à cette heure, la marée montait sur le littoral et aurait dû rebrousser le cours du creek, si son embouchure n’eût été qu’à quelques milles seulement.
Elles suivaient, d’une part, la vallée du creek Rouge, et, de l’autre, la vallée de la rivière de la Chute, en vaporisant ces deux cours d’eau sur leur passage.
Ce lac n’était, en somme, qu’une immense vasque, qui s’était remplie peu à peu par le débit du creek, et il fallait bien que son trop-plein s’écoulât à la mer par quelque chute.
On sentait bien que, sur cette limite, s’arrêtait la zone fertile, et la végétation s’y montrait moins vigoureuse que dans toute la partie comprise entre les cours du creek et de la Mercy.
À six heures du matin, l’ingénieur et ses trois compagnons avaient passé le creek Glycérine, et Nab se postait derrière un léger épaulement que couronnaient quelques grands dragonniers, sur la rive gauche du ruisseau.